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Pourquoi les suçons peuvent nuire à votre santé ?

Pourquoi les suçons peuvent nuire à votre santé ?

Souvent considéré comme une marque d’affection passionnée ou un trophée adolescent, le suçon est rarement perçu pour ce qu’il est réellement : un traumatisme cutané. Derrière son apparence anodine se cachent des risques pour la santé qui sont largement ignorés. Loin d’être un simple baiser appuyé, ce geste peut entraîner des conséquences allant de la simple ecchymose à des complications médicales graves, en passant par la transmission d’infections. Il est temps de lever le voile sur les dangers potentiels de cette pratique et de comprendre pourquoi elle mérite une attention particulière.

Les suçons : un risque de santé sous-estimé

Dans l’imaginaire collectif, le suçon est associé à la jeunesse et aux élans amoureux. Pourtant, d’un point de vue médical, il s’agit d’une contusion provoquée par une succion intense qui fait éclater les capillaires sanguins sous la peau. Cette réalité est souvent éclipsée par sa dimension symbolique, menant à une sous-estimation généralisée des dangers qu’il peut comporter.

Plus qu’une simple marque d’affection

Un suçon n’est rien d’autre qu’un hématome. Le sang qui s’échappe des vaisseaux sanguins endommagés reste piégé sous la surface de la peau, créant cette tache violacée ou rougeâtre si caractéristique. Si la plupart de ces marques sont bénignes et disparaissent d’elles-mêmes en une à deux semaines, elles signalent une agression physique de la peau et des tissus sous-jacents. Ignorer cette réalité, c’est ignorer que toute lésion, même mineure, peut potentiellement ouvrir la porte à des complications.

Des dangers méconnus du grand public

Au-delà de l’aspect inesthétique, les risques associés aux suçons sont variés et de gravité diverse. Il est essentiel de les connaître pour prendre des décisions éclairées. Parmi les principaux dangers, on peut citer :

  • La formation d’une ecchymose, avec les douleurs et la sensibilité qui l’accompagnent.
  • Le risque d’infection cutanée si la peau est éraflée ou mordue pendant l’acte.
  • La transmission de certaines maladies infectieuses, notamment virales.
  • Dans des cas extrêmement rares, la formation d’un caillot sanguin pouvant mener à un accident vasculaire cérébral (AVC).

Cette méconnaissance expose les individus à des conséquences qu’ils n’avaient pas anticipées. La banalisation du geste occulte sa nature médicale et les précautions qui devraient l’entourer.

Comprendre la nature physique du suçon est la première étape. Il s’agit avant tout d’une ecchymose, dont le processus de formation et de guérison suit un cheminement biologique précis.

Quand un baiser laisse des traces : les suçons comme ecchymoses

Le terme médical pour un suçon est une contusion par succion. Comme pour tout bleu ou ecchymose, sa formation résulte d’un traumatisme direct sur les vaisseaux sanguins. La succion crée une pression négative qui aspire la peau et les tissus, provoquant la rupture des capillaires les plus fragiles situés juste sous l’épiderme.

Le mécanisme de formation et de guérison

Lorsque les capillaires se rompent, le sang s’infiltre dans les tissus environnants. L’hémoglobine contenue dans les globules rouges est alors visible à travers la peau, donnant à la marque sa couleur initiale rouge foncé ou violette. Le corps entame ensuite un processus de nettoyage et de réparation. Les macrophages, des cellules immunitaires, dégradent progressivement l’hémoglobine en différents pigments, ce qui explique le changement de couleur du suçon au fil du temps.

Étape de guérison Couleur de la marque Durée approximative
Phase 1 : Hémorragie initiale Rouge / Violet / Bleu foncé 1 à 2 jours
Phase 2 : Dégradation de l’hémoglobine Vert 5 à 10 jours
Phase 3 : Dégradation de la biliverdine Jaune / Brun 10 à 14 jours
Phase 4 : Guérison complète Disparition de la marque Après 14 jours

Les complications locales possibles

Bien que la plupart des suçons guérissent sans laisser de séquelle, des complications peuvent survenir. Une succion particulièrement agressive ou accompagnée d’une morsure peut créer une brèche dans la barrière cutanée. Cette effraction expose la zone à un risque d’infection bactérienne, comme un impétigo ou une cellulite. De plus, chez les personnes souffrant de troubles de la coagulation ou prenant des médicaments anticoagulants, l’hématome peut être beaucoup plus étendu et douloureux. Une inflammation importante et un gonflement peuvent également se produire, nécessitant parfois une consultation médicale.

La rupture de la barrière cutanée ne constitue pas seulement un risque d’infection locale. Elle peut également devenir une porte d’entrée pour des agents pathogènes plus sérieux, notamment ceux responsables de maladies sexuellement transmissibles.

Suçons et transmission des maladies sexuellement transmissibles

L’idée qu’un simple suçon puisse transmettre une maladie sexuellement transmissible (MST) peut surprendre, mais le risque, bien que faible pour certaines infections, est bien réel pour d’autres. Le contact étroit de la bouche avec la peau, surtout si celle-ci est lésée, crée un environnement propice à la transmission de virus et de bactéries.

L’herpès labial : un risque bien réel

La maladie la plus communément associée à cette forme de transmission est l’herpès oral, causé par le virus Herpes simplex de type 1 (HSV-1). Ce virus, extrêmement contagieux, se transmet par la salive et le contact direct avec une lésion active (bouton de fièvre). Une personne porteuse du virus, même sans symptôme visible, peut le transmettre en faisant un suçon. Le virus peut alors infecter la peau du cou ou d’une autre zone, provoquant une éruption herpétique sur une nouvelle partie du corps. C’est une infection à vie, caractérisée par des poussées récurrentes.

Autres infections transmissibles

Si le risque est plus faible, d’autres agents pathogènes peuvent théoriquement être transmis. Si la peau est abîmée au point de saigner, un contact avec le sang d’une personne infectée pourrait potentiellement transmettre des virus comme :

  • L’hépatite B : bien que principalement transmise par voie sexuelle et sanguine, le virus est présent dans la salive.
  • Le papillomavirus humain (VPH) : certaines souches responsables de verrues peuvent se transmettre par contact cutané direct.

Il est donc crucial de considérer le suçon non pas comme un baiser anodin, mais comme un contact intime pouvant comporter des risques infectieux, à l’instar d’autres pratiques sexuelles.

Au-delà des infections virales, le traumatisme physique infligé par un suçon peut, dans des circonstances exceptionnelles, avoir des conséquences vasculaires dramatiques.

Attention au caillot sanguin après un suçon

C’est sans doute le risque le plus grave, bien que le plus rare, associé aux suçons. Plusieurs cas documentés dans la littérature médicale ont établi un lien de causalité entre un suçon vigoureux au niveau du cou et la survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Ce phénomène s’explique par la localisation de vaisseaux sanguins majeurs dans cette zone anatomique.

Le lien entre suçon et accident vasculaire cérébral

Le cou abrite les artères carotides, qui sont des voies artérielles essentielles transportant le sang oxygéné vers le cerveau. Une succion trop forte et prolongée exercée directement sur le trajet d’une artère carotide peut causer un traumatisme à la paroi interne du vaisseau. Cette lésion, appelée dissection artérielle, peut entraîner la formation d’un caillot sanguin (thrombus). Si ce caillot se détache et migre vers les artères cérébrales, il peut les obstruer, provoquant un AVC ischémique. Les symptômes peuvent inclure une faiblesse soudaine d’un côté du corps, des troubles de la parole ou une perte de vision.

Identifier les signes d’alerte

Même si ce risque est exceptionnel, il convient de rester vigilant. Si, dans les heures ou les jours suivant un suçon au cou, des symptômes neurologiques inhabituels apparaissent, il est impératif de consulter les services d’urgence immédiatement. Les signes à surveiller sont les suivants :

  • Maux de tête soudains et sévères.
  • Vertiges ou perte d’équilibre.
  • Difficulté à parler ou à comprendre.
  • Engourdissement ou paralysie du visage, d’un bras ou d’une jambe.
  • Troubles de la vision.

La reconnaissance rapide de ces symptômes est vitale pour limiter les séquelles potentielles d’un AVC.

Si les complications médicales graves restent rares, les conséquences sociales et psychologiques d’un suçon visible sont, elles, bien plus fréquentes et immédiates.

Les suçons : une gêne sociale et professionnelle

Au-delà des considérations purement sanitaires, le suçon porte une charge symbolique et sociale qui peut s’avérer pesante. Une marque visible sur le cou est rarement perçue de manière neutre et peut entraîner un jugement négatif dans de nombreux contextes, notamment dans la sphère professionnelle et lors d’événements formels.

L’impact sur l’image professionnelle

Dans le monde du travail, l’apparence joue un rôle non négligeable. Un suçon visible peut être interprété comme un manque de professionnalisme, de maturité ou de discrétion. Il peut devenir une source de distraction et de commentaires, nuisant à la crédibilité de la personne. Lors d’un entretien d’embauche, d’une réunion importante avec des clients ou d’une présentation, une telle marque peut involontairement envoyer un message inapproprié et porter préjudice à l’image que l’on souhaite projeter.

Le jugement social et les difficultés de dissimulation

Socialement, le suçon est souvent associé à l’adolescence, et sa présence chez un adulte peut susciter des moqueries ou un sentiment de gêne. Il expose une part de son intimité au regard de tous, ce qui peut être mal vécu. La course pour le dissimuler sous des couches de maquillage, des foulards ou des cols roulés devient alors une préoccupation quotidienne jusqu’à sa disparition complète. Les nombreuses « astuces » trouvées en ligne, comme l’application de glace ou l’utilisation d’une brosse à dents, ont une efficacité très limitée car elles ne peuvent accélérer le processus biologique de résorption de l’hématome.

Finalement, le suçon est bien plus qu’une simple marque. C’est un acte qui, derrière son apparente banalité, engage la santé physique, expose à des risques infectieux et vasculaires, et peut avoir des répercussions sociales et professionnelles concrètes. Reconnaître qu’il s’agit d’une ecchymose, avec tout ce que cela implique, permet de mieux mesurer la portée de ce geste. La connaissance de ces différents aspects est essentielle pour que chacun puisse faire des choix éclairés concernant son corps et sa santé, en se rappelant que les marques d’affection les plus sûres sont celles qui ne laissent pas de traces potentiellement dangereuses.

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